Psychothérapie – relation d’aide

La thérapie, éternel apprentissage, éternels palimpsestes.

Vous le savez, on s’habitue à tout, tout autant au confort matériel facilitateur de nos vies qu’aux privations imposées pour des raisons médicales,  aux droits qu’on nous retirent en raison de nouvelles conventions, aux drames qui nous arrivent ou qui arrivent aux autres…

Parfois nous arrivons à nous offrir des plages de bonheur avec des étincelles de joie et de plaisir que nous aimerions prolonger le plus longtemps possible.

Vous connaissez certainement des personnes qui ont tout pour être heureux, qu’on a imaginé dans le bonheur car ils ont tout ce dont on peut rêver et pourtant l’ennui s’est infiltré, le rêve s’est transformé en un sentiment de servitude. 

Certaines souffrances viennent de l’extérieur, une aimée qui disparaît de notre vie, un accident inattendu qui nous laisse handicapé,  le feu qui brûle nos forêts…

D’autres nous concernent entièrement, elles viennent du plus profond de nous-mêmes : une sensation de manque, un sentiment d’inadéquation à la vie, un dégoût de nous-mêmes, qui nous replongent dans ces questions qui nous hantent : quel est le sens de ma vie.

Qu’elles viennent du dehors ou du dedans, les artifices pour éloigner cette douleur sont les mêmes : de la cigarette à la boisson, du travail de forçat aux médicaments, du sexe frénétique aux drogues, tout est bon pour éloigner ne fusse que le temps de goûter à une cerise ce vide ou ce trop-plein qui nous dévaste.

Parfois, notre corps adopte instinctivement, la dissociation, ce moment d’absence dans notre enveloppe corporelle, une absence à ce qui nous arrive d’atroce.                         

Le mécanisme de la dissociation mis en place, on peut même oublier ce qui nous est arrivé, en apparence seulement, car notre corps et notre psyché se chargeront tôt ou tard de nous le rappeler.

En parler, partager sa douleur peut modifier radicalement la donne.  En parlant à qui sait nous écouter, efface la honte grâce à l’écoute bienveillante, grâce au partage du secret et transforme le mal à dire en guérison.

Car derrière « qu’est-ce que ma vie », il n’y a fondamentalement pas de réponse, seulement une énorme liberté d’en faire ce que nous essayons et réussissons ou échouons à faire : une vie comme celle de tout le monde, oser comme personne, le moi d’abord, se sacrifier pour les autres, tant de réponses, toutes valables et aucune qui soit parfaitement parfaite.

Alors ensuite, quoi faire, quoi décider, quelles solutions avez-vous pour ce moi me demanderez- vous ?

Ce partage qui se tisse, à travers les paroles, les regards, la gestuelle entre un thérapeute et la personne qui traverse une difficulté conduit cette personne à se rapprocher au plus près d’elle-même, de retrouver une direction, un sens qui sera définitif ou peut-être momentané car d’autres événements, d’autres écueils ou réussites forgeront à nouveau le chemin.

La recherche d’un juste équilibre entre moi et les autres, entre moi et la partie de ma vie où je n’ai pas pu, pas su me protéger ni protéger d’autres, et la capacité de résilience sont sans doute les meilleures réponses à ce que nous vivons. 

Aussi, accepter ce que nous ne pourrons plus changer, changer ce que nous pouvons modifier et se rapprocher de ce que nous souhaitons réellement pour nous-mêmes et pour notre entourage restent le chemin à poursuivre.